Si vous vous demandez à quoi correspond exacement le métier d’assistant familial, sachez qu’il s’agit de la nouvelle appellation de ce que l’on nommait auparavant « famille d’accueil ». Si le concept reste le même malgré la nouvelle dénomination, l’encadrement a lui ausi évolué puisqu’il exige, outre l’agrément, une formation et le passage d’un diplôme.
A/ La législation
Quand des enfants doivent être séparés de leurs parents pour diverses raisons, ils sont souvent placés chez des assistants familiaux. Aux termes de la loi, l’activité d’assistant familial consiste à « accueillir à son domicile et dans sa famille des mineurs ou des jeunes majeurs âgés de 18 à 21 ans ». L’assistant familial s’engage à leur procurer un « cadre de vie chaleureux et équilibré pour leur permettre de se développer physiquement, psychiquement et affectivement ».
Le parcours classique consiste à accueillir un enfant sur le long terme mais il existe d’autres cas tels que l’accueil d’observation (de 3 à 6 mois), l’accueil d’urgence de courte durée ou l’accueil d’une jeune mineure avec enfant.
Le décret N° 2006-627 du 29 mai 2006 fait obligation à l’assistant familial de suivre une formation de 240 heures et de passer le DEAF (Diplôme d’Etat d’Assistant Familial). Il n’est toutefois pas obligatoire d’être titulaire du diplôme pour exercer mais son obtention permet le renouvellement automatique de l’agrément, sans limitation de durée.
B/ Les qualités requises
- Ouverture d’esprit, sens de l’accueil, tolérance ;
- Capacité d’observation et d’analyse ;
- Discrétion et respect du secret professionnel ;
- Grande disponibilité et diplomatie ;
- Bon équilibre psychique ;
- Patience et autorité ;
- Goût du travail en équipe.
C/ L’agrément
La demande doit être adressée au président du conseil général du département. La première étape consiste à remplir le formulaire cerfa n°13394*03, accompagné d’un extrait du casier judiciaire N° 3 de chaque personne majeure vivant à votre domicile et d’un certificat médical. Le formulaire comprend les renseignements suivants :
- Etat civil ;
- Situation familiale et composition de la famille (nombre et âge des enfants ainsi que des adultes présents au domicile) ;
- Conditions matérielles d’accueil (type d’habitation, nombre de pièces, etc..) ;
- Motivation pour exercer ce métier ;
- Formation et situation professionnelle ;
- Expérience auprès d’enfants ;
- Nombre d’enfants demandés.
Ce formulaire vous sera remis au cours de la réunion d’information organisée par le conseil général (non obligatoire mais fortement conseillée). Elle permet de rencontrer des assistants familiaux et des employeurs éventuels et d’être sensibilisé à cette activié : modalités d’exercice, responsabilités et contraintes, relations avec les responsables de l’enfant…
Le dépôt du dossier est suivi d’une visite de travailleurs sociaux à votre domicile ainsi que d’un entretien avec un psychologue. L’objectif est de s’assurer de votre disposition à vous engager sur un long terme, de votre maîtrise du français oral et de la compatibilité de votre logement avec l’accueil d’enfants. Sont également pris en compe votre motivation, votre mode de vie et vos qualités intrinsèques.
La réponse vous sera communiquée dans les quatre mois suivant le dépôt du dossier (6 mois en cas de complément d’enquête). L’absence de réponse équivaut à l’acceptation et des recours sont possibles en cas de refus.
L’agrément est accordé pour une durée de 5 ans renouvelable mais vous ne pourrez commencer à exercer qu’après avoir suivi le stage préparatoire à l’accueil de l’enfant d’une durée de 60 heures.
D/ Le DEAF
Dans un délai de 3 ans suivant la signature du premier contrat de travail, la formation au Diplôme d’Etat d’Assistant familial est obligatoire. D’une durée de 240 heures, elle est prise en charge par l’employeur.
Elle est dispensée en alternance sur une période allant de 18 à 24 mois. Elle comporte trois domaines dont chacun fait l’objet d’une épreuve de certification organisée par la Direction Régionale de la Jeunesse et des Sports et de la Cohésion Sociale.
Il est également possible d’obtenir le DEAF par le biais de la VAE.
E/ Le métier d’assistant familial au quotidien
L’assistant familial est employé par le conseil général départemental dans le cadre des missions d’aides sociales à l’enfance ou par des associations spécialisées. Il collabore avec des assistants sociaux, des éducateurs et des psychologues.
Les enfants accueillis dans ce cadre souffrent souvent de carences au niveau relationnel et présentent alors des retards moteurs et des troubles cognitifs ou somatiques. L’assistant familial doit leur apporter un cadre éducatif et suffisament d’affection et de sécurité pour qu’ils puissent s’épanouir. Il participe à la mise en place de leur projet de vie tant au niveau professionnel qu’au retour dans leur famille. Pour cette raison, il doit s’interdire tout jugement sur cette dernière, d’autant que celle-ci conserve la plupart du temps l’autorité parentale. Cela signifie des visites régulières à la famille, des évaluations par le juge des enfants et des demandes d’autorisation pour beaucoup d’actes du quotidien : visites médicales, bus scolaire, sorties, départs en vacances… Cette situation n’est pas toujours simple.
Parallèlement il vous faut également exercer votre autorité comme avec vos enfants mais sans vous substituer aux parents naturels. Exemple type de la chose à ne pas faire : autoriser les enfants accueillis à vous appeler papa/maman. Difficile parfois de trouver le bon équilibre… sans compter les tensions qui peuvent éclater entre eux et vos propres enfants.
L’assistant familial peut accueillir de un à trois enfants, aussi bien des bébés que des adolescents Ils peuvent être d’origine ethnique ou de religion différente de celle de la famille d’accueil, sont parfois handicapés ou souffrent de troubles psychiques. Il existe donc une certaine déontologie dans ce métier : respecter l’identité de l’enfant (culture, religion, handicap, mode de vie…) ; prendre en compte l’histoire de l’enfant et de sa famille ; respecter son rythme et sa personnalité.
F/ Le salaire
Le statut de l’assistant familial est celui de salarié ; la rémunération est fonction du nombre d’enfants et de la durée de leur présence (permanente ou intermittente). Le montant brut est calculé sur la base du Smic et est complété d’une indemnité complémentaire d’entretien. Peuvent s’y ajouter des indemnités particulières :
- majoration pour sujétion exceptionnelle (handicap, maladie) ;
- indemnité d’attente entre les accueils ;
- indemnité de suspension d’agrément ;
- indemnité de disponibilité pour l’accueil d’urgence.
Il est toutefois impossible d’indiquer un salaire précis, la rémunération des assistants familiaux étant fixée par le Conseil Général du lieu de résidence conformément au code de l’action sociale et des familles.
Les allocations devant revenir à l’enfant (argent de poche, vêtements, loisirs, allocation de rentrée scolaire, cadeaux de Noël…) sont fixées par chaque conseil général.