Parmi les différentes possibilités de formation existantes figure la formation CAP petite enfance par alternance. Cette formule séduisant de plus en plus d’étudiants, il peut être intéressant d’observer de près son mode de fonctionnement, ses avantages et ses inconvénients.
A/ Qu’est-ce que le CAP petite enfance?
Toute profession conduisant à s’occuper de jeunes enfants possède une part de complexité de par la multiplicité des éléments à prendre compte, d’où la nécessité d’une formation spécifique. Le CAP petite enfance ne déroge pas à la règle et présente donc un programme relativement chargé : nutrition-alimentation, sciences médico-sociales, techniques sanitaires et sociales, techniques d’animation et de soin, technologie de produits, auxquels viennent s’ajouter les matières générales.
Il est à noter que le CAP petite enfance tel qu’on l’a connu jusqu’ici subira une profonde modification à compter de la rentrée 2017 (premiers diplômés en 2019), à commencer par son nom puisqu’il devient « CAP accompagnant éducatif petite enfance ». Sa dénomination indique clairement l’accent mis sur le rôle éducatif de sa titulaire.
Après obtention du diplôme, la titulaire du CAP petite enfance peut exercer dans divers milieux : crèches, garderies, centres de vacances ou à domicile (celui de l’enfant ou le sien). Outre l’encadrement des enfants, elle est généralement aussi en charge de l’entretien du local occupé par les enfants. Ce diplôme lui donne également accès à des poursuites d’étude ou au concours d’ATSEM.
B/ La formation CAP petite enfance en alternance
1) Généralités
La formation par alternance concerne entre autres les jeunes de moins de 26 ans. Elle combine des cours théoriques en école et une formation pratique en garderie ou en crèche. L’étudiante peut ainsi mettre immédiatement en pratique l’enseignement reçu.
Il est possible que la Loi Travail permette de relever la limite d’âge d’entrée en apprentissage à 30 ans. En effet, sept régions se prêtent à cette expérimentation pour le période 2017-2019 : la Bretagne, la Bourgogne-Franche-Comté, le Centre-Val-de-Loire, le Grand-Est, les Hauts-de-France, la Nouvelle-Aquitaine et les Pays de la Loire. La généralisation à l’ensemble de la France dépendra des résultats de cette expérience.
La formation par alternance peut s’effectuer sous forme de contrat d’apprentissage ou de contrat de professionnalisation. L’élève, bénéficiant d’un CDD, cela signifie qu’elle est considérée comme salariée donc rémunérée. Le contrat doit mentionner durée (avec date de début), diplôme préparé, horaire de travail, salaire et adresse de l’établissement de formation.
Quelle est la différence entre apprentissage et professionnalisation? Dans le cas du contrat d’apprentissage l’accord se conclut entre employeur, étudiant et organisme de formation. Pour le contrat de professionnalisation, l’employeur doit obtenir l’accord de l’OPCA puisque c’est cet organisme qui prend en charge les dépenses liées à la formation et il se conclut entre employeur et étudiant.
Le salaire en contrat d’apprentissage dépend de l’âge et du niveau de formation :
- Moins de 18 ans :
- 1ère année = 25% du Smic (370,07 €)
- 2ème année = 37% du Smic (547,70 €)
- De 18 à 20 ans :
- 1ère année = 41% du Smic (606,91 €)
- 2ème année = 49% du Smic (725,33 €)
- A partir de 21 ans :
- 1ère année = 53% du Smic (784,54 €)
- 2ème année = 61% du Smic (902,96 €)
La durée de la formation varie selon le niveau scolaire ; pour les élèves de niveau 3ème, elle est de deux ans ; pour les titulaires du BEP carrières sanitaires et sociale ou du baccalauréat, elle est ramenée à un an, avec 600 heures d’études/an.
2) Programme
La formation CAP petite enfance en alternance est identique à la formation initiale en ce qui concerne le programme.
- Enseignement général : français, histoire/géographie, mathématiques/sciences physique, prévention/santé/environnement
- Enseignement professionnel théorique : sciences médico-sociales, biologie générale et appliquée, nutrition/alimentation, technologie.
- Enseignement professionnel pratique : techniques sanitaires et sociales, techniques de services à l’usager, formation AFPS.
3) Examen
Les épreuves s’effectuent en contrôle continu en cours de formation.
Unités professionnelles
Le CAP Petite Enfance contient les unité professionnelles suivantes:
- UP1 – Prise en charge de l’enfant à domicile, ponctuel écrit et pratique, durée 2h15, coeff 4.
- UP2 – Accompagnement éducatif de l’enfant, ponctuel oral (+ écrit pour la PSE), durée 1h30 (dont 1h pour PSE), coeff 5 (dont coeff 1 pour PSE).
- UP3 – Techniques de services à l’usager, ponctuel écrit et pratique, durée 2h30, coeff 4.
Dans le CAP accompagnant éducatif petite enfance (dont la première session d’examen aura lieu en 2019), les épreuves professionnelles s’articuleront de la façon suivante :
- Épreuve EP1 – Accompagner le développement du jeune enfant (coefficient 7 dont 1 pour la PSE). Deux situations d’évaluation donnant lieu à la rédaction d’une fiche portant sur la réalisation d’un soin du quotidien et d’une fiche sur l’accompagnement de l’enfant dans ses découvertes et ses apprentissages.
- Épreuve EP2 – Exercer son activité en accueil collectif (coefficient 4). Deux situations d’évaluation.
- Épreuve EP3 – Exercer son activité en accueil individuel (coefficient 4). Épreuve orale basée sur un projet d’accueil élaboré à partir d’un ensemble documentaire.
Unités générales
- UG1 – Français et histoire/géographie, ponctuel écrit et oral, durée 2h15, coeff 3.
- Ug2 – Mathématiques/ciences, ponctuel écrit, durée 2h, coeff 2.
- EG3 – EPS, ponctuel, coeff 1.
Conclusion
Le grand avantage de la formation CAP petite enfance en alternance réside dans le fait de percevoir une rémunération durant la période de formation pratique. Il est également relativement fréquent que la période d’alternance débouche sur un CDI, l’étudiante ayant déjà fait ses preuves auprès de l’employeur.
L’inconvénient peut résider dans le fait que beaucoup d’employeurs préfèrent le contrat d’apprentissage à celui de professionnalisation dans la mesure où ils perçoivent davantage d’aides pour le premier. Or le contrat de professionnalisation est plus intéressant financièrement pour l’étudiante. D’autre part, si les deux sont accessibles aux jeunes de 16 à 25 ans, un demandeur d’emploi de 26 ans et plus ne peut accéder qu’au contrat de professionnalisation. Cette restriction peut éventuellement représenter un frein pour quelqu’un dans ce dernier cas qui cherche à se reconvertir.